Forte 16

J'aime les arts et j'avoue que l'esprit de la famille des Médicis m'a toujours fasciné. Précurseurs en leur temps, ennemis des conventions, ces puissants marchands et banquiers d'affaires florentins ont su insufflé à Florence, par la protection et le soutien qu'ils offrirent aux humanistes, artistes et savants, un rayonnement international. De leur appui est sortie une ville fabuleuse où l'architecture, la peinture et les œuvres d'art surgissent à chaque coin de rue, dans leur plus pure expression. J'aime cette ville, vagabonder à travers ses ruelles, prendre le temps de me boire un expresso bien serré, et admirer, admirer, admirer ...

Cette fois-ci, j'avais décidé de ne pas descendre dans un hôtel, comme j'avais coutume de le faire, mais de réserver un appartement pour me sentir plus autonome et plus à même de vivre la cité à ma manière. Le problème que je rencontrai le plus souvent, en épluchant les offres, c'est que les lieux ne correspondaient pas à mes goûts, en offrant une décoration au mieux, sortie tout droit d'une enseigne de décoration banale, au pire, affichant des fanfreluches à n'en plus finir, du sol jusqu'au plafond. Aussi, je fus très agréablement surprise au final de "tomber" sur l'esprit Forte 16. Des studios au charme épuré, bénéficiant de tous les équipements adaptés. Des tons clairs et lumineux permettant un retour chez soi comme on en rêve, dans un lieu zen et dégageant la plus merveilleuse des sérénités. Un service souriant et accueillant, attentif à la moindre demande. J'avoue qu'au quotidien, je vis un rythme d'enfer et j'apprécie tellement de pouvoir me ressourcer dans des lieux comme celui-ci, qui se trouve être à mon image.
De ces quelques jours à Florence, j'en garde encore aujourd'hui un souvenir ému. Tout s'est déroulé de la plus belle des manières, en toute simplicité. Le matin, je prenais mon temps pour lire la presse internationale achetée dans le kiosque du coin, à l'appartement ou dans un café attenant, le studio étant situé à 5 minutes à pied d'un des quartiers les plus sympas à vivre de Florence. Je partais ensuite pour de grandes promenades à travers les ruelles de la cité, m'arrêtant de-ci de-là, admirant telle bâtisse aux ornements délicats ou telle peinture à la texture unique, mise en valeur dans des édifices aux proportions somptueuses. Le midi, je m'arrêtais dans des petites trattorias de quartier, pour déguster des spécialités florentines, si goûteuses et savoureuses - ravioli nudi, lasagne al forno, tonno et fiagoli - arrosées d'un bon vin de pays toscan, une merveille. L'Italie est décidément mon pays de prédilection en termes de gastronomie ! Le soir, je rentrai à l'appartement fourbue mais heureuse de retrouver un lieu agréable, où je pouvais vaquer à mes occupations en toute liberté.

En arpentant la ville et ses quartiers, je finis évidemment par atterrir près de l'hôtel de ville qui se niche dans mon bâtiment préféré de Florence. Le Pallazo Vecchio est un endroit d'une beauté à couper le souffle. Au-delà de son aspect extérieur, une espèce de parallélépipède aux allures de forteresse, le palais regroupe des salles multiples, aux influences diverses, fervents témoignages d'époques artistiques stimulantes qui ont émaillé des siècles de création italienne, la Renaissance. Arpentant les cours, appartements et cabinets de travail, je me remémorais alors, pleine d'entrain, les artistes qui avaient jalonné ce moment et marqué de leur empreinte, pour l'éternité, les édifices qui circonscrivent la désormais incontournable Florence. Et je ne pus m'empêcher de songer, en visitant ce lieu, encore une fois à la famille des Médicis qui par son influence et son engagement, a contribué à faire de Florence une cité à part, un lieu à la poésie exceptionnelle, un endroit où le temps, suspendu, marque son passage d'une manière évanescente ... une ensorcelante parenthèse.