Niché entre la Côte d’Albâtre et la Côte d’Opale, le littoral picard – qui attirait le Paris « bourgeois » et des grands noms tels Colette, Jules Verne ou Victor Hugo – n’a pas perdu de sa superbe. Les falaises et galets côtoient les grandes plages de sable fin de la Baie de Somme. Les villas Belle Époque sont comme figés dans le temps et offrent un charme suranné très plaisant. A peine arrivés, l’air marin nous chatouille les narines et le vent nous porte jusqu’à la Villa Aultia où nous sommes gentiment reçus par Jean-François-Emmanuel Morgillo, l’un des deux propriétaires. C’est un accueil personnalisé et chaleureux qui nous est réservé dans un endroit s’apparentant à une maison d’hôtes où l’élégance et la quiétude sont les maîtres des lieux.
Dans ce petit hôtel de dix-sept chambres et suites, c’est la chambre « Excellence » qui sera notre refuge le temps d’un week-end tourné vers la nature. Chaque chambre est particulière et a sa propre décoration. Elles portent d’ailleurs toutes le nom d’une figure célèbre relative à la région : ainsi, vous trouverez la chambre « Jeanne d’Arc » – faite prisonnière à Saint-Valéry-sur-Somme – ou la chambre « Boucher de Perthes » - qui vécut dans la région. Pour nous, ce sera la « Léon Cogniet » - un artiste qui aimait peindre Ault. La décoration un peu baroque, très Grand Siècle apporte raffinement et romantisme à la pièce, le beau parquet au sol réchauffe l’intérieur et le mobilier ainsi que des peintures viennent rehausser le luxe de cette chambre. Le confort n’est pas pour autant délaissé : nous disposons d’un plateau de courtoisie, de produits d’accueil et de tous les équipements utiles au bon déroulement de notre séjour. Quant à la salle de bains, moderne et fonctionnelle, elle nous promet d’agréables moments de détente avec son bain balnéothérapie.
Nous décidons ensuite d’aller prendre l’air le long des falaises de craie hautes de presque cent mètres avant d’aller nous réchauffer dans le Jules Verne Lounge Bar, un endroit très douillet et romantique. L’heure du dîner approche et nos papilles se mettent en éveil à la vue de l’alléchante carte du restaurant de l’établissement le 1837 – Victor Hugo. Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce que c’est en 1837 que Victor Hugo fut de passage dans ces lieux. C’est donc dans un cadre rendant hommage à l’écrivain que nous dégustons des plats savoureux, sous l’œil complice de Juliette Drouet. La salle est très accueillante et feutrée, la décoration mêle le romantisme et le somptueux à merveille avec de beaux lustres à pampilles, une vaisselle raffinée et du mobilier de choix. Le restaurant mérite amplement son titre de « Maître restaurateur » mettant en avant une cuisine de goût, faite maison et des produits frais de qualité. Le petit-déjeuner du lendemain matin l’était tout autant : des viennoiseries fraîches croustillantes à souhait, des fruits à déguster ou à presser, une variété de confitures, des pâtisseries, de la charcuterie et même du champagne !
Un petit-déjeuner idéal pour commencer la journée après une nuit des plus reposantes. Le dimanche, nous profitons des magnifiques alentours. La Baie de Somme – de la pointe du Hourdel en passant par la cité médiévale de Saint-Valéry-sur-Somme jusqu’au Crotoy et au Parc du Marquenterre – offre des paysages somptueux et une faune et flore très riches. Les lieux encore quelque peu sauvages sont un véritable havre de paix propice à la détente et à l’évasion. C’est avec regret que nous quittons la Villa Aultia, je terminerai juste ce récit de voyage par les mots de Victor Hugo : « Cet endroit est beau. Je ne pouvais m’en arracher. C’est là qu’on voit poindre et monter cette haute falaise qui mure la Normandie, qui commence au bourg d’Ault. »