Pourtant je dois avouer que le début du séjour ne s’annonçait pas du tout, mais alors pas du tout, sous les mêmes augures.
« Essaouira ça ira », « Agadir rien à dire », « Marrakech arnakech »… sont autant de rengaines que mon pote Abdou marrakchi– il peut donc critiquer sa ville en toute légitimité - se plait à me répéter inlassablement. Et je dois confirmer qu’il n’a pas toujours tort.
Mais la faute me revient entièrement. Je vous explique le contexte. Une envie de concocter une petite surprise a mon Gazou, envie de soleil et de dépaysement à quelques heures de vol seulement de Paris… mais une envie subite, on devait partir le lendemain. Dans ma précipitation, et vue la multitude d’offres sur Marrakech pas toujours évident de faire la bonne sélection. A notre arrivée effroi ! L’hôtel pré-réservé n’est pas du tout à la hauteur de mes attentes, pour une escapade romantique on était loin du rêve ! Je décide de passer mon chemin.
Le point positif, nous sommes dans l’Hivernage, qui abrite villas cossues et hôtels de charme. Dans ce quartier calme et bourgeois se cache le Dar Rhizlane. Choukran bezef la Providence.
L'arrivée se fait de plain-pied dans les jardins d'eau plantés de jacinthe, de nénuphars et de papyrus. La fontaine en zellige croule sous un épais tapis de pétales de roses, la subtilité du ton est vite donnée. Ouf, nous sommes sauvés, je viens de trouver notre havre de paix.
Il reste une chambre dans le Sérail. La magie opère. Le décor a conservé l'essence de l'architecture marocaine avec des voûtes habilement dessinées, de murs de briquettes ocre et des sols ornés de mosaïque. Elle s’ouvre agréablement sur une terrasse fleurie. Le lit aux draps soyeux comporte 3 jeux de 2 oreillers, ne me demandez pas pourquoi, mais moi j’ai trouvé ça nice et accueillant. Bien qu’empreinte d’un charme d’antan, elle est bien évidemment équipée selon les codes de la modernité que l’on est en droit d’attendre d’une maison de luxe : meubles de designer, écran plat, wifi, clim et chauffage central…
Les émotions et le voyage m’ont ouvert l’appétit. Je suis fine gueule mais gourmande, le couscous est mon plat préféré, alors je ne vais pas me priver de la cuisine de Zakia, dont la réputation gastronomique dépasse largement les murailles de la Médina. Rompue dès sa plus tendre enfance aux recettes de sa mère et sa grand-mère, toutes deux grandes cuisinières à la Mamounia, elle revisite avec créativité et finesse la gastronomie traditionnelle marocaine. Au menu : carottes vanillées, tomates confites, caviar d'aubergine, noisette d'agneau accompagnée d'une ratatouille de dattes… Coup de cœur, l’atelier cuisine où vous pourrez suivre les cours orchestrés par Zakia, pour offrir à vos amis au retour un véritable voyage gustatif qui les laisseront pantois d’admiration !
Pour parfaire ce séjour de rêve, le lendemain au retour des souks et de ses inlassables marchandages – les prix s’affichent dorénavant en euros, alors que le voyage s’est aussi et surtout le privilège d’user de la monnaie locale, vestige d’un temps révolu pour nous Européens – j’ai profité du SPA, avec hammam, soins du visage, massages… et de la piscine aux eaux cristallines.