Relais Fra Lorenzo

Si bien des villes se prétendent destinées aux amoureux, Vérone prend ce rôle très au sérieux. Les querelles familiales, qui régnaient sur la ville au XIVe siècle, sont restées légendaires et ont inspiré nombre de poètes, parmi lesquels un certain William Shakespeare. Aujourd’hui, seuls les esprits chagrins, remettent en cause l’existence de Roméo et Juliette. Sans le moindre doute, Vérone est la ville de Juliette. La mienne aussi. Surtout, quand on a eu le privilège de séjourner au Relais Fra’ Lorenzo.

Dans un paysage, qui marie douceur et majesté, ma luxueuse retraite se dresse avec fierté sur les hauteurs de la cité italienne (inscrite sur la World Heritage List de l’Unesco depuis bientôt 15 ans). À seulement 10 minutes à pied du romanesque centre historique, je pénètre une adresse fascinante, fréquentée par une clientèle venue chercher la même chose. Une atmosphère unique faîte de confort et d’élégance qui est l’apanage d’un lieu hors du commun. Avec ses six chambres chics et raffinées à l’extrême, toutes tournées vers la dolce vita, le Relais Fra’ Lorenzo ressemble plus à une grande maison d’amis qu’à un complexe sans âme et sans personnalité.

Les matériaux nobles utilisés, les espaces savamment agencés et le style baroque d’époque, intentionnellement gardé, explosent dans cet univers d’intense délicatesse. L’ambiance cosy, un soupçon champêtre, côtoie avec une certaine insolence la beauté des jardins (une ancienne oliveraie séculaire).
Ici, on aime le tumulte incessant de la cité et ses incroyables vibrations mais on a voulu privilégier Dame Nature. Invitée de marque omniprésente, elle ne laisse pas indifférent. Au contraire. Les extérieurs féeriques, où la vue sur Vérone dépasse l’entendement, sont une éclatante leçon de beauté.

Ma chambre Superior poursuit mon étonnante leçon d’Art. Un inimaginable sans faute. Parquet et poutres apparentes se volent la vedette au milieu d’une décoration soignée, tandis qu’une troublante sérénité et une fervente luminosité se frayent une jolie place au cœur d’un confort moderne. Très moderne. L’endroit est beau. Profondément beau. Un gouleyant nectar (les crus de la région n’ont rien à envier à ceux de ma Bourgogne natale ; le Soave est une pure merveille) s’est subtilement invité. Sa compagnie suave est agréable. Doucement enivrante.

C’est dans les eaux salées de l’exquise piscine que je retrouve mes esprits égarés. La lumière décline et le panorama devient irréel. Vérone s’étire au loin. Un paysage de carte postale… Mais la Quintessence de la réalité dépasse le cliché.

À vous de juger.