Ce matin, je regarde la pluie tomber, et mes yeux s'embuent de rage. Je me sens dépassée et le temps est épouvantable. A seize heures, les trois enfants seront à la maison et je vais osciller entre quatre-pattes par terre (pour accompagner Valentina M.) , cocottes en papier (pour distraire Paul H.) et positions de " yoga pour les petits" (pour canaliser l'énergie de Gabriel B.). Je fais le tour de la pièce et je tombe nez à nez avec une élégante statuette thaï, provenant d'une boutique d'antiquités, et que j'avais ramenée d'un délicieux voyage d'affaires que j'avais réalisé pour le compte d'un tour-opérateur de luxe il y a quelques années. Ce bouddha est inspirant. Les yeux mi-clos, il m'observe et me transmet sa quiétude et sa sérénité. Au bout de quelques minutes, je me sens mieux, et je décide d'organiser nos prochaines vacances dans cette Thaïlande qui en ce jour m'a tellement apporté.
Notre budget n'est pas extensible et j'avoue que je recherche avant tout un endroit simple et reposant, un esprit boutique hôtel que j'ai l'habitude de fréquenter, alliant charme discret et infrastructures à taille humaine. Le Wanaburee khao Lak a répondu à toutes nos attentes. De jolis pavillons et villas disséminés dans une végétation foisonnante offrent à chaque client une atmosphère de quiétude et de calme exceptionnelles. Notre pavillon, comprenant deux chambres, était idéal pour notre famille, les enfants logeant à nos côtés. La terrasse adjacente était un endroit où mon mari et moi nous retrouvions chaque soir pour boire un drink et discuter à bâtons rompus, alors que les enfants dormaient tranquillement à quelques mètres de nous. Rien d'extrêmement luxueux, mais un soin apporté à chaque détail, à chaque élément de décoration, qui donnait à cette espace un esprit charmant et terriblement agréable.
Les journées se sont ainsi déroulées dans une quiétude toute orientale. Après un petit-déjeuner pris à la terrasse du restaurant, où la part belle était faite aux fruits de saison, nous nous préparions pour la plage. Contrairement à la Bretagne, il nous suffisait ici d'un simple maillot de bain et d'un paréo pour nous vêtir pour la matinée. Accompagnés de quelques pelles et seau, de rigueur lorsque l'on a des enfants âgés de moins de dix ans, nous profitions de la chaleur de l'eau et de sa limpidité pour y passer des heures, à barboter, nager ou "snorkeler". Dans ces eaux tropicales en effet, la faune et la flore sont d'une rare beauté et c'est un plaisir extrême, pour n'importe quel contemplatif qui s'ignore, de distinguer les couleurs multicolores des poissons proposés à sa vue. Gabriel, cinq ans, avait trouvé un terrain de nage idéal pour renforcer sa pratique, la mer d'huile étant fort propice à l'expérimentation de la natation. Les petits vaquaient à leurs activités et ce n'est que d'un œil que je les observais, la vision de mon entourage immédiat m'ayant rassurée sur la fréquentation, très familiale, de la plage.
Le midi, les salades, les Thom Kai gai et les pad thaï du restaurant du Wanaburee faisaient notre délice et le début d'après-midi se révélait être l'occasion de profiter d'un temps calme dont nous ne jouissions que très partiellement quand nous étions à Paris. Une fois bien reposés, nous explorions les environs et c'est avec beaucoup de bonheur que je retrouvais les douces courbes des buddhas thaïlandais. Non seulement, dès que nous croisions un temple, nous en profitions pour admirer le magnifique travail effectué par la population autour de ces lieux de dévotion mais c'est avec beaucoup de surprises que, alors que nous effectuions une visite dans les cavernes de Wat Suwan Khuha, un buddha couché est apparu dans toute sa splendeur. Décidément, mystique thaïlandaise, quand tu nous tiens ...