Skyfall Suites ★★★★

Une mer constellée d’îles, un ciel toujours azuré, des villages éblouissants de blancheur et de simplicité… Telles sont les Cyclades, archipel de 147 îles et îlots touchés par la grâce la plus grande partie de l’année. Le dénuement apparent de ces terres brulées par le soleil ne révèle aucune pauvreté. Au contraire. En ce début d’automne, l’été indien affiche un mercure indécent. Très indécent.

Noyée dans un bleu abyssal, Santorin dessine un gigantesque cratère. Le spectacle est déroutant. Limite surnaturel. Un fascinant camaïeu de couleurs irradie le panorama. La plus romantique des Cyclades étincelle de beauté. Notre regard est comme aimanté, accroché par la splendeur des eaux translucides. Autour de nous, une poussière d’îles dessine l’horizon. Ce décor de carte postale a déjà fait maintes fois le tour de notre chère planète. Un village aux maisons basses, blanchies sous un soleil de plomb, une légère teinte turquoise sur la coupole d’une petite chapelle, le tout adossé à une colline qui regarde inlassablement l’étendue cristalline qui s’offre à elle. Soyons honnêtes, et il faut bien le mentionner, la carte postale est bien proche de la vérité. Je me demande même, si le traditionnel cliché tant convoité, ne s’est pas fait distancer par la Quintessence de la réalité.

Subjuguée par les lieux, je regarde le père de mes enfants qui semble quelque peu abasourdi par le spectacle qui s’offre à lui. Bénie des dieux, l’élégance de notre Honeymoon Suite affiche avec fierté et un soupçon d’insolence ses incroyables atouts.

Cinquante mètre carrés aux lignes simples et meubles blancs. Un style épuré où règnent la tradition locale et les codes contemporains du moment. Une atmosphère minimaliste faîte de confort et d’authenticité. Un luxe discret qui se prête subtilement, au jeu d’une douce retraite amoureuse. Exactement ce qu’il nous fallait. J’immortalise le moment. La réponse est immédiate. J’imagine le désespoir profond de ma progéniture en découvrant le selfie qui défile sous ses yeux. J’évite le drame, en décidant de ne pas lui envoyer le deuxième. Notre féerique piscine privative qui apparaît en fond d’écran pourrait déclencher une colère difficile à maîtriser. Je préfère jouer la carte de la discrétion.

J’attaque mon deuxième verre de vin. Un nectar gouleyant à souhait, délicatement offert par la maison. Je regarde l’homme de ma vie. Le soleil décline lentement. La plus belle île du monde existe. Le Paradis aussi.