Je connais bien Marrakech, mon premier coup de cœur de voyages, une véritable évasion à quelques heures de Paris, presque une escapade thérapeutique. A Marrakech, je me sens bien, je connais ses coins et ses recoins, ses arnaques et ses bons plans. J’adore cette ville et ses couleurs, en toutes saisons, en amoureux, entre amis, seule ou accompagnée. Aujourd’hui c’est seule que j’atterris à l’aéroport Ménara, et comme toujours, la lumière et les odeurs me surprennent, m’enchantent. Chaque séjour est le souvenir de ceux passés et la promesse de nouvelles découvertes.
Dans le taxi, je regarde le descriptif de l’hôtel où je vais descendre. Une phrase retient mon attention “Couleur menthe à l’eau”. J’ai les paroles de la chanson d’Eddy Mitchell, Schmoll pour les intimes, qui résonnent dans ma tête : « elle était maquillée comme une star de ciné… elle semblait bien dans sa peau… ses yeux couleur menthe à l’eau… ». C’est le nom du Spa de l’hôtel, et déjà le voyage commence. Il paraît qu’on y distille des senteurs de thé vert et qu’on y prodigue de merveilles massages… Il paraît qu’il y a aussi une salle de projection. Parfait, je pourrai voir ma « dernière séance » à moi. Des petits « plus » qui font des petites adresses de charme, de grands lieux à retenir.
L’arrivée confirme ce sentiment d’exception. Planté au milieu de 2 hectares de palmeraie, le Tigmiza Suites et Pavillon est une imposante demeure construite façon Riad. Une sensation de calme et de plénitude m’envahit tout de suite. Loin du tumulte des souks, nous sommes dans un oasis de paix, version luxe ultra chic. Chaque détail a été pensé avec soin, point de fioritures ni de dorures à l’excès. Cinq ans de travaux et d’aménagement pour nous offrir une atmosphère unique, une belle parenthèse aussi raffinée que conviviale.
Tigmiza, littéralement « la maison d’Izza » en berbère, est le fruit d’une belle synergie familiale. "Toute la famille a contribué à créer Tigmiza ! Papa a dirigé la conception, maman, artiste peintre, et ma sœur, architecte d'intérieur, ont conçu toute la décoration. Mon mari et mon beau frère ont produit le linge de maison. " Les mots de la directrice ne sont pas une simple histoire pour faire rêver le voyageur, c’est une réalité. Et le résultat est à saluer. Certainement l’une des plus belles adresses de la Palmeraie.
Chaque espace raconte une histoire, un univers ou une époque qui nous plonge dans une ambiance unique, tour à tour orientale, art déco ou asiatique, meublée de pièces chinées, venues des quatre coins du monde. A l’image des 10 suites de la Kasbah qui s’organisent autour d’un patio planté de bananiers. Chacun choisira son univers selon ses goûts et ses envies. Du Baroque dans la « Noire et Or », du « Bollywood » pour l’Indienne, du « Zen » pour les soucieux d’une atmosphère calme et sereine, la « Majorelle », joli clin d’œil au jardin botanique incontournable de Marrakech… Moi j’ai posé mes valises dans la « Brute », une Suite en duplex au décor récup’chic. Tout ce que j’aime. Un mélange des styles. Marrakech en version différente. Contemporaine, luxueuse sans ostentation et à la pointe du savoir recevoir.
J’apprécie tout particulièrement le traitement VIP dans les chambres. Je suis venue seule, pour me relaxer, alors les pâtisseries marocaines et les fruits frais qu’on m’apporte sont un pur moment de bonheur à savourer. Toutefois les paroles d’Eddy me reviennent à l’esprit. « Couleur menthe à l’eau… » le Spa m’attend. Je commence par une petite séance détox dans le hammam avant de laisser mon corps de parisienne stressée aux bons soins des masseuses, dans l’une des cabines tamisées aux effluves d’huile d’argan. Relaxée, je me dirige dans la cour anglaise pour siroter une menthe à l’eau. « Elle semblait bien dans sa peau… ses yeux couleur menthe à l’eau… ». Je le confirme, je me sens bien dans ma peau, dans cette univers de charme et de luxe. Fin prête à m’attabler dans le restaurant aux allures un chouia baroques pour déguster une divine cuisine marocaine qui fait le plaisir de mes papilles, avant de m’installer dans les grands fauteuils rouges de la salle de projection pour une « dernière séance ».