Trouver son chemin dans le labyrinthe que forme la Médina de Marrakech est quasi impossible. Ici, le GPS n’est pas de mise, d’ailleurs comme le raconte Gad Elmaleh dans l’un de ses sketchs, le meilleur GPS marocain est bien encore de demander son chemin à l’autochtone. Mais cette fois-ci, en arrivant à l’aéroport, je n’aurai nul besoin de palabres pour trouver mon adresse, une voiture privée avec chauffeur m’attend ! C’est agréable de se sentir bien accueillie et d’avoir l’impression d’être traitée en princesse.
Je viens et reviens à Marrakech pour son ambiance incomparable, j’aime son mélange d’agitation dans les souks, sur la place Jeema El Fna au coucher du soleil et la quiétude que l’on retrouve une fois lové dans un Riad. Au détour d’une ruelle de Bab Doukkala, qui pour certains pourrait paraître chaotique, mais qui pour moi est le charme de la Marrakech ancestrale, se trouve le Riad Palais Délia.
Un Riad traditionnel, avec ses hauts murs comme refuge, son toit-terrasse panoramique, son patio ombragé où on se laisse bercer par le bruissement de la fontaine. C’est d’ailleurs là que je déguste, dès mon arrivée, de succulentes pâtisseries marocaines accompagnées d’un thé à la menthe offerts par la maison. Une maison d’hôtes qui met tout en œuvre pour vous recevoir selon les codes d’un établissement 5 étoiles, mais à échelle humaine. Seules 6 chambres sont disponibles. J’hésite entre deux, aux noms qui me font rêver. La Princesse Soraya ou la Suite Sultana. L’une au premier étage, tout en tadelakt, est un petit refuge de 25m2, l’autre au rez de chaussée, s’ouvre sur le patio. Je repense au poème de Victor Hugo, la Sultane préférée : « … repose-toi… je te fais sultane et princesse… ». Qu’il en soit ainsi, durant quelques jours je vivrai une vie entre parenthèse, loin des turpitudes du quotidien.
Une princesse, pour être bien dans sa tête, doit prendre soin de son corps, que je confie aux mains expertes des masseuses marocaines. Première étape, le hammam traditionnel, où je m’abandonne au rituel du savon noir et du ghassoul, une argile dont le seul gisement connu au monde se trouve au Maroc. Utilisé depuis plusieurs siècles par les femmes orientales, il est réputé pour nettoyer, purifier, tonifier et nourrir tout en douceur la peau et les cheveux. Ensuite, vient l’heure du massage. Que du bonheur.
Une princesse pour bien faire, se doit d’apprécier les plaisirs de la table. Pour m’ouvrir l’appétit, je monte sur le toit-terrasse – avec sa piscine chauffée - pour admirer la Médina. Au loin le muezzin de la Koutoubia, en contrebas le tumulte de la rue, au fond les sommets enneigés de l’Atlas. Pas de doute, Marrakech m’enchante, m’enivre et le Riad Palais Délia a fait de moi une princesse des temps modernes. Je finirai ma journée sur une belle note gastronomique, sans chichi, juste les saveurs de l’excellente cuisine marocaine, avant de rejoindre ma suite… de Sultana.