Hospes Las Casas del Rey de Baeza ★★★★

Tapas dans les tavernes animées de Santa Cruz, fruits de mer en terrasse sur les bords du Guadalquivir, copas dans les bars musicaux de Triana puis siesta à l’Hospes Las Casas del Rey de Baeza… Un bon exercice de prononciation de la langue espagnole mais si votre R n’est pas assez roulant ou votre S trop zozotant la réception de l’hôtel ne vous en tiendra nullement rigueur. Au contraire ils ne vous montreront qu’une face souriante et serviable en vous noircissant votre plan de bonnes adresses et d’endroits incontournables ou en vous présentant les installations des deux maisons qui forment l’Hospes… entre nous on l’appellera ainsi : Hospes exprime bien l’hospitalité des lieux. Grâce à son équipe mais aussi par son architecture pleine de charme.

L’arrivée se fait par une grande cour dans laquelle la calèche pourra aisément nous déposer. Si, si, partout c’est un peu kitsch mais ici c’est agréable de découvrir la ville cheveux au vent au rythme lent des canassons. A Séville un blanc de chaux éclatant nimbe les rues de lumière et donne une profondeur infinie au bleu du ciel. Sur notre hacienda il s’anime côté face d’encadrements de fenêtres jaunes très gais et côté pile d’huisseries bleues très chics. Végétation foisonnante, colonnes en bois peint, meubles en fer forgé, les patios sont des cocons de tranquillité où savourer une orange parfumée que l’Hospes dispose ici et là pour partager avec nous le soleil andalou.

Un soleil qui m’a fait les yeux doux. J’en ai largement profité sur le toit terrasse où un solarium est dissimulé de la rue par les tuiles des voisins et un muret entièrement couvert de cactus en pot. Quelques chaises longues, des canapés sous des parasols et une petite piscine turquoise sont réservés aux hôtes. On peut s’y faire apporter quelques tapas et une caña fraiche. On peut aussi choisir la salle à manger d’inspiration coloniale où est servie une cuisine locale traditionnelle. Salmojero, cocido et pescado frito du restaurant Senzone vous donneront peut être envie d’un petit passage au spa caché sous l’escalier qui monte à la terrasse : un thérapeute y prodigue des massages, ayurvédique, thaï ou shiatsu.

A moins que les bons petits plats andalous ne vous conduisent directement à la somnolence dans une des 41 chambres desservies par les deux patios. La mienne était assez sombre, comme souvent dans ces régions où l’on fuie un soleil trop écrasant mais les teintes pastel, le sol en terre cuite et le grand lit en fer forgé la rendaient très agréable. La literie est d’ailleurs exceptionnelle, la jolie salle de bain fonctionnelle, les équipements circonstanciels… et moi, vous aurez remarqué, je suis d’humeur lyrique ! Un état d’esprit que vous partagerez certainement en traversant la rue pour visiter le Palais de las Dueñas où les styles gothique, mudéjar et renaissance s’ordonnent autour de jardins et de patios : une œuvre d’art.