Je vous disais être pragmatique, efficace. Alors, ma première préoccupation en choisissant un hôtel, c’est sa situation. Ne connaissant pas Prague, j’ai rapidement fait un détour par la Fnac du quartier, j’ai feuilleté un guide touristique et j’en ai conclu que pour une première visite, il fallait être dans la vieille ville, car pour moi, le pouls d’une ville ne se prend qu’en la visitant à pied. Ensuite, je vous l’accorde, le fait que ma fille ne paie pas a aussi pesé dans la balance. Et puis il y avait le nom, Grand Hotel Bohemia, pour renouer avec les fastes d’antan, tout en restant bohème, enfin bourgeois-bohème, puisqu’il s’agit quand même d’un cinq étoiles.
Dès l’arrivée, cette idée est confirmée. Nous sommes d’abord en plein cœur de la Vieille Ville, à quelques pas de la Tour Poudrière, de l’horloge astronomique et de la rue Celetná, où est né Kafka. Pas loin non plus de la Place Venceslas, les « Champs-Élysées » pragois, mais surtout le théâtre de la Révolution de 1989. C’est donc à pas de velours que nous entrons dans l’hôtel, un sublime bâtiment des années 20, un peu impressionnés quand même par sa grandeur et son faste.
Je laisse mon mari faire le check-in et j’emmène ma fille vers le salon Boccaccio, la petite pépite du lieu. Cette pièce vaut à elle seule le détour. « Oh maman, c’est comme dans Sissi ». Voilà ce que je voulais entendre et qui confirme, dans les yeux émerveillés de ma petite princesse, que les voyages sont toujours des rêves pleins de promesses. Ce lieu a connu ses heures de gloire, ancien cabaret, il brille toujours de ses ors, lustres et boiseries. On imagine très bien qu’ici se sont écrits les grands moments de Prague, que la crème de la haute société venait y discuter politique, affaires et mariages, en sirotant un vieux cognac, dans les volutes douces des cigares.
Pour l’heure, nous nous contenterons de l’admirer, puis de nous retirer discrètement pour poser nos valises dans la chambre. Surprise, elle est spacieuse et contemporaine. Tout de suite mon mari vérifie le wifi et la clim, ma fille la TV, moi la qualité du lit - wahooo, il fait bien 200x200, une prestation rare. Tout est approuvé, on peut sortir se balader.
L’essentiel de Prague se fait à pied. La Vieille Ville, le quartier juif, le Pont Saint Charles, même le Château. Mais que les plus paresseux se rassurent, le métro n’est qu’à deux cents mètres. Le soir, c’est éreintés que nous rentrons, trop fourbus pour ressortir dîner. Qu’à cela ne tienne, le restaurant Franz Josef offre une belle alternative gastronomique, entre cuisine internationale – parfaite pour les enfants – et spécialités locales.
Nous pouvons aller dormir tranquille, demain d’autres merveilles de Prague nous attendent, à commencer par le petit-déjeuner, où l’on sert du Champagne, paraît-il… Que voulez-vous, j’aime la Bohème, mais en version Bourgeois-Bohème.