Le Beaumanoir ★★★★★

Je me suis réveillée dans un lit douillet aux draps de coton d’Égypte, dans une chambre néo baroque aux étoffes soyeuses, aux meubles patinés qui hument bon le bois ciré. Par la fenêtre, le ciel bleu de la côte basque, les palmiers, les citronniers, les vignes, les tilleuls géants… Il est 11h00, j’ai dormi comme une princesse dans ce Manoir du XIXème qui incarne la vie de château. J’ai faim… est-il trop tard ? Non, au Beaumanoir l’avenir appartient à tous, et pas seulement à ceux qui se lèvent tôt ! J’avance d’un pas feutré sur les parquets de Versailles. Le lieu appelle à la discrétion et inspire le respect. C’est beau, c’est luxueux, comme il existe peu d’hôtels ainsi. De fait, c’est même le plus intimiste des cinq étoiles de France, avec seulement quatre chambres, deux suites et deux appartements. Autant dire que résider ici, c’est faire partie des happy few, se sentir privilégiés dans un lieu qui remet au goût du jour le service et les prestations « à l’ancienne ». Sans être pompeux ni guindé, non, mais avec cette notion presque anachronique du « client est roi » ou plutôt, selon la vision du propriétaire : « Ici nous traitons les amis comme des Stars et les Stars comme des amis ».

Qui aurait cru que ce château à l’abandon, résidence de la Marquise de Moratella, dont seuls deux écuries et un hectare de jardin en friches rappelaient son existence, serait aujourd’hui l’un des plus luxueux hôtels de France ? Sans conteste, Sieur Hubert, son propriétaire. Il y a mis son âme, son cœur, son professionnalisme, a joué les architectes d’intérieur, a peaufiné chaque détail… durant deux ans, pour redonner à ce manoir ses lettres de noblesse. Et quelle noblesse, de celle qui se différencie dans ses moindres détails.

Je pourrai commencer par le petit déjeuner. Point de buffet, non, un premier repas qui donne le ton, façon menu dégustation, avec thés Mariage Frères, sélection de cafés du monde à faire pâlir n’importe quel gringo et coupettes de champagne à discrétion. Et pas n’importe quelle table, une splendeur de 10 mètres de long en marbre, surmontée de lustres de Séville tout aussi majestueux. Je pourrai parler aussi des Majordomes qui satisfont les moindres désirs, les moindres caprices, si tant est qu’on puisse en avoir ici.

Une table en ville pour le dîner ? Il suffit de demander. Vous êtes avec vos enfants, mais ce restaurant qu’on vient de vous vanter, vous voulez y aller en amoureux ? Qu’à cela ne tienne, Cécilia s’occupera d’eux. Une sieste au bord de la piscine ? Située sur les hauteurs du domaine, on aperçoit l’Atlantique depuis les chaises longues signées Philippe Starck - effectivement ici, si le baroque et l’ancien règnent en maîtres, quelques touches contemporaines judicieuses nous rappellent que nous sommes bien en 2013 -. Un verre au bar ? Que diriez-vous d’une sélection pointue d’une cinquantaine de Champagnes au bar Dom Pérignon, à accompagner d’une cuillère de caviar ? Etc, etc, etc…