Peu de villes véhiculent autant de clichés que Marrakech. « Marrakech, arnakech » m’avait prévenu mon ami Abdou – pourtant Marrakchi - il y a des années de cela, la première fois que je mettais les pieds sur le sol marocain. De cette époque, je garde pourtant un souvenir impérissable. Une sensation inédite de « coup de cœur » instantané pour un lieu. La certitude qu’entre Marrakech et moi, ce sera une longue histoire d’amour. 20 ans après, je l’aime toujours autant. Certes je l’ai vu grandir, se modifier, se moderniser, mais elle a su garder son âme unique. L’arrivée à l’aéroport de Menara me procure toujours le même effet. Les trains d’atterrissage qui crissent sur le tarmac, le Boeing de la Royal Air Maroc fait son dernier virage, fin du vol, début du voyage.
Et c’est la lumière qui à chaque fois me frappe et m’envoute. Particulière, unique, elle confère à la Ville Rouge son ambiance incomparable, chaleureuse et presque mystique. Ensuite, le même rituel. Passer la douane – pensez à avoir un stylo pour remplir le formulaire d’arrivée, il n’y en a pas à disposition, c’est anecdotique, mais c’est pratique – récupérer ses bagages et changer ses Euros en Dirhams. Dehors le soleil, la chaleur sèche, la vue sur les montagnes de l’Atlas. On fait la queue pour un « petit taxi ». Les « prix officiels » sont affichés : 70 dirhams pour la Médina, 100 pour la Palmeraie. Que cela ne vous empêche pas de négocier le tarif avec votre chauffeur – c’est ça Marrakech aussi, le marchandage, ne croyez pas que ce soit « mal vu », au contraire, c’est une pratique ancrée dans les coutumes ancestrales locales. Puis direction la Palmeraie, à la sortie de la ville.
Ceux qui connaissent Marrakech savent qu’il y a plusieurs quartiers, autant de facettes de la ville. La Médina, avec ses ruelles enchevêtrées, ses souks, son effervescence et ses riads. Gueliz – du nom de la première église, prononcé à la « marocaine » - et les quartiers modernes. Et puis la Palmeraie, 15 000 hectares, plantés de plus de 100 000 arbres, dont les origines remontent au XIIe siècle et qui est le poumon vert de cette cité implantée aux portes du désert.
La situation idéale pour une escapade détente, hors du brouhaha de la Médina, mais seulement à quinze minutes. Là, les resorts ont pullulé dans les années 90/2000. Donc attention. Si j’ai choisi le Pavillon du Golf, c’est parce que je sais qu’il appartient à un groupe qui a fait ses preuves dans l’hôtellerie de luxe. Parce qu’il est assez récent, qu’il est situé sur le Palmeraie Golf Club – mon mari est golfeur, et pour lui le Maroc est le paradis du swing – et que son style hispano mauresque est dans les règles de l’art.
Une impression confirmée dès l’arrivée, en passant les grandes portes de bois sculpté. C’est stylé et typique, sans être surfait. On pénètre dans un dédale de jardins, où fontaines et palmiers tiennent la vedette. Disséminés ça et là, des bâtiments de plain-pied aux murs ocres qui abritent 44 suites-appartements. Entre 60 et 75m2 de surface. Quand on est parisiens, c’est impressionnant, pour beaucoup ce n’est pas la taille de notre appartement. Ça sent définitivement les vacances et le luxe. Une cuisine aménagée si l’on avait envie de se mettre aux fourneaux ? Un salon avec cheminée, pour les nuits fraiches ? Une terrasse pour farnienter en admirant l’Atlas ? La TV satellite, le wifi, le lit King Size, la salle de bain avec baignoire… Bref, du cinq étoiles. Et puis tout le reste.
D’abord le golf. Un parcours de 27 trous, reconnu comme le meilleur d’Afrique, technique et magnifique. La piscine extérieure, bien sûr. Le restaurant Donna Santa, avec une carte gastronomique à l’italienne. Les bars lounge, la « Nikki Beach » - pour les beautiful people – et le Spa – pour moi et pour tous qui aiment se faire dorloter. 5000 mètres carrés zen où l’on s’abandonne aux mains des masseuses, avant de s’immerger dans un jacuzzi, se détoxer au hammam, et finir par une tisane… ou un thé à la menthe, accompagné de cornes de gazelle, mon pêché mignon marocain. On sort de l’hôtel ? Oui, une calèche et en quelques minutes, la Médina, la Place Djemaa el-Fna, le Jardin Majorelle, la vallée de l’Ourika… Marrakech, toujours aussi mythique, magique.