Paris, c'est la saison des ballets au Palais Garnier : la façade de presque byzantine de l’Opéra parisien est le dernier contact avec un quartier bordé par le Louvre et la Comédie Française au sud, le marché Saint Honoré à l’ouest, les grands magasins au nord, le repaire des Goncourt de l’autre côté de la rue, et de part et d’autre de l’avenue, de quelques uns des plus beaux immeubles de la ville lumière. Si Paris n’avait qu’un centre, il faudrait franchir les portes imposantes de l’Hôtel Edouard 7 pour le localiser précisément. Sous le comptoir d’accueil aux courbes lumineuses ? Au bar du restaurant éponyme ? Dans une des chambres ? Le mieux, c’est de monter l’escalier pour savoir, d’aucuns disent que c’est entre deux volées de marches que naît le désir…
De désir, justement, c’est ce dont il est question dans la décoration de la plupart des chambres. Velours moirés, violets tirant sur le pourpre, édredons soyeux, miroirs complices et moquettes profondes…les chambres sont vastes, mais intimes. Elles fixent Paris dans les yeux, mais on y séjourne à l’abri des regards. Dans les chambres de l’Hôtel Edouard 7, Paris ne faillit pas à sa réputation de capitale des amoureux…le capiton des portes, les passementeries très contemporaines inspirent un sentiment immédiat de bien être que confirme l’excellent équipement des salles de bains. Des peignoirs épais, brodés aux armoires de l’hôtel invitent à profiter longtemps de ces équipements haut de gamme, avant de redescendre dans l’arène. Car Paris ne faillit pas à sa réputation, et une des vertus de l’hôtel est de servir de point de départ à une exploration en règle de la ville.
Mais voilà… parviendrez-vous à vous échapper ? L'Hôtel Edouard 7 est conçu comme un doux piège : si vous ratez la sortie, il y a fort à parier que vous passerez par le bar de l’E7, et que vous n’en réchapperez pas. L’endroit est cosy, les lumières tamisées invitent à laisser couler le temps et à se laisser enivrer par une des plus séduisantes cartes des cocktails de Paris. En marge des classiques exécutés à la perfection – le bloody mary est addictif – le bar tender propose des variations improbables qui invitent à l’aventure.
Et l’aventure pourrait bien être culinaire, tant la carte du restaurant est pétillante. Christophe Hay et Rémy Fourmaux tiennent le piano de l’E7 avec la légèreté des corps de ballets qui se succèdent à quelques pas. Le ceviche de Daurade servi en entrée est à tomber par terre, et les deux compères servent un menu qui a toutes les allures d’un tremplin pour les étoiles (du guide Michelin)… il y a fort à parier qu’ils voleront bientôt de leurs propres ailes : une raison de plus de (re)découvrir Paris depuis un de ses plus séduisants camps de base.