Hôtel Marignan Paris ★★★★★

J’aime ces adresses. Ces hôtels qui font découvrir un lieu d’une nouvelle manière, comme d’un coup de baguette magique. Ici, au 12 de la rue Marignan, le magicien s’appellerait Pierre Yovanovitch, icône du nouveau style « Made in France ». La chef d’orchestre, quant à elle, serait Nathalie Richard, une directrice attentive aux moindres détails qui veille à la destinée de cet établissement d’exception. Anciennement un hôtel particulier dans lequel se succédèrent grandes familles et généraux de l’Empire, cet hôtel est aujourd’hui devenu un îlot de luxe contemporain à des années-lumière des codes standardisés de l’hôtellerie…

Situé en plein cœur du Triangle d’or, nous sommes ici à deux pas du Grand Palais et des prestigieuses galeries d’art, juste à côté des nombreuses boutiques de luxe puisqu’entre les Champs-Élysées et l’Avenue Montaigne. Devant moi, une porte monumentale en ferronnerie décorée à la feuille d’or. Elle s’inscrit dans l’élégante façade dont la partie inférieure en pierre du Zimbabwe, dessinée par Pierre Yovanovitch, paraît soutenir l’élévation blanche Art & Déco qui s’élance jusqu’aux terrasses : le ton est donné. Une alliance de contemporain et d’architecture du début du siècle qui inscrit Le Marignan dans le présent tout en respectant l’esprit des lieux. Je suis conquis.

Dès le lobby, quelques pas suffisent pour se laisser envoûter par le génie de Pierre Yovanovitch, célèbre pour la dimension « haute-couture » de ses réalisations. Les volumes de l’entrée, de la réception jusqu’au restaurant, se fondent les uns avec les autres dans une enfilade sobre et majestueuse bordée de murs aux teintes neutres, offrant ainsi une atmosphère reposante et indémodable. Un ensemble qui souligne admirablement le graphisme spectaculaire du sol en marbre noir et blanc qui s’arrête tel un lac immobile au seuil de la salle à manger. Aucune surcharge, deux consoles d’Ettore Sottsass, la note éclatante du canapé « serpent », trois cubes en chêne sablé mettent en lumière la réception. Un luxe à la discrétion élégante qui me transporte dans un univers subtil et serein, à l’abri du monde extérieur et où l’on aimerait poser sa valise… indéfiniment !

À l’intérieur, sur la gauche, quelques marches me conduisent au bar. Un endroit où canapés courbes et fauteuils accueillants tapissés de velours, tous dessinés pour l’occasion, définissent différents espaces où l’on jouit d’une réelle tranquillité. Alors que certains viennent ici pour un rendez-vous amoureux, d’autres viennent simplement pour siroter un cocktail après une longue journée dans les rues parisiennes. On retrouve cette notion de confidentialité dans le restaurant où les tables s’inscrivent dans des alcôves incurvées en chêne sablé. Au-dessus de ma tête, les quelques nuages présents aujourd’hui dans le ciel parisien défilent à travers le superbe plafond à caissons de verre : une façon pour Pierre Yovanovitch de s’amuser avec la lumière et de nous emmener – le temps d’un dîner d’exception – sur un petit nuage… Un endroit dans lequel je ne manquerai pas de revenir plus tard dans la soirée, car c’est là une occasion unique de goûter à la cuisine raffinée du chef Filipe Da Assuncao, Meilleur Ouvrier de France, accompagnée d’un service attentif.

En attendant, la visite continue sur le chemin qui mène à ma chambre. Arrivé sous l’escalier d’honneur parfaitement préservé, je ne peux m’empêcher de lever la tête. Sous mes yeux ébahis, des citations authentiques d’époque que je m’amuse à découvrir une à une, un peu comme si l’histoire de cette Maison imprégnait encore les lieux. Partout dans l’hôtel, Pierre Yovanovitch a utilisé des matériaux nobles : le bois, le métal, la pierre, le marbre. Une atmosphère qui évoque d’emblée une demeure privée où les détails techniques seraient rendus les plus invisibles possibles.

Un sentiment qui se confirme dans ma chambre, une Chambre Deluxe qui donne sur la paisible rue de Marignan, véritable invitation au repos et à la sérénité. Dans le décor sont intégrés, en toute discrétion, des hauts parleurs pour diffuser la musique. Comme chacune des chambres, la mienne compte quelques créations sur-mesure de Pierre Yovanovitch et des pièces de mobilier en provenance des meilleures galeries parisiennes : un décor qui n’est pas sans me laisser rêveur face à tant de détails. Aussi, dans ma salle de bain en marbre, produits d’accueil Ex Voto et serviettes moelleuses sont la promesse d’une douce soirée, avant de délicieusement me glisser dans le confort de mon lit et sous la chaleur de ma couette… Mais pour l’instant, comme je n’ai pas sommeil, c’est vers la salle de projection privée de l’hôtel que je me dirige. On ne manque vraiment de rien dans les cinq étoiles de l’Hôtel Marignan Paris, un diamant qui illumine de tout son charme le Triangle d’or parisien…