Pousada de Vila Viçosa

Quoi de mieux pour découvrir le Portugal traditionnel que de séjourner au cœur de l’Alentejo ? Dans la région la plus grande et pourtant la moins peuplée du pays de Vasco de Gama, entre les plaines, les collines et les champs, je prends la route de Vila Viçosa, pour un séjour relaxant loin des grandes villes touristiques. Alors que je longe les routes flanquées de carrières de marbre (voir les grues manipuler ces immenses blocs de pierre impressionne !), j’aperçois soudain les traits du village qui se dessinent en haut d’un plateau verdoyant parsemé d’oliviers et de citronniers, qui lui donna son nom au XIIIème siècle : « Vila Viçosa » signifie « vallée fertile » en portugais.

Alors que je déambule dans les rues pour rejoindre mon hôtel, je suis déjà sous le charme de cette petite commune. J’apprécie le calme qui s’y dégage et les rayons de soleil qui se reflètent sur les façades en marbre blanc des maisons, baignant ce « musée du marbre » dans la lumière si particulière du sud Portugal. Détendue par cette atmosphère douce et apaisante, c’est tout en sérénité que je franchis le porche de la Pousada D. João IV.

Le cadre est on ne peut plus agréable. Situé dans un ancien couvent du XVIème siècle, le couvent Royal des Chagas de Cristo, mon hôte m’apprend que l’hôtel fut construit en 1514 par le duc Jaime de Bragança pour accueillir ses filles issues d’une seconde union et qui ne pouvaient dès lors pas se marier dignement. Alors qu’il me conduit à ma chambre, je l’écoute, passionnée, me racontant les nombreuses fables qui entourent ces lieux, comme celle de la tentative avortée de construire un tunnel entre le couvent et le Palais des ducs juste à côté pour que les demoiselles puissent y accéder.

« Chambre du chasseur », « chambre du colonel », « suite du musicien », chaque chambre possède une histoire unique et le lot de légendes qui l’accompagne. La mienne, dite « la chambre du professeur », servait à échanger le courrier et les objets au sein du couvent. Elle permettait d’accueillir les visiteurs et, petit détail assez amusant, elle était l’une des seules pièces où la présence masculine était autorisée. Avec les meubles en bois et les arcs qui surmontent le lit, je me croirais transportée cinq-cents ans en arrière. Le tapis crème sur le parquet et l’éclairage chaleureux apportent une ambiance cosy à cette pièce au passé riche d’aventures.

Avant de passer à table, je parcours les couloirs de cet édifice, me remémorant les histoires extraordinaires qu’on vécues ces vielles pierres. Les azulejos, les piliers, les arcs, le cloître témoignent de cette époque ecclésiastique. L’établissement actuel étant connu pour ses mets raffinés portugais, je rejoins le restaurant D. Carlos pour déguster sa spécialité : une soupe de betterave et potiron qui régale mes papilles ! Avec le plafond bois et les grandes baies vitrées ouvrant sur le patio des Romanzeiras, le décor est des plus agréable et me donne envie prolonger encore un peu plus ces instants précieux. Je me laisse donc tenter par le dessert original « Manjar das Chagas », une recette typique du couvent, pour terminer ce repas en beauté.

Le lendemain, après un petit déjeuner savoureux (offert par VeryChic !), je me mets en quête de la découverte de la région. Conseillée par le personnel adorable de la Pousada D. João IV, je pars observer des espèces d’oiseaux rares aux alentours du village. Au retour, je m’arrête à Borba pour visiter l’une de ses caves à vin et goûter à ce délicieux nectar portugais. Le soir venu, je profite de la piscine de l’hôtel pour me rafraîchir : elle tombe vraiment à pic après cette chaude journée ensoleillée ! Vila Viçosa regorgeant de petites merveilles, je ne quitte presque pas le village les jours suivants. Avec ses nombreux musées, son château et surtout son magnifique Palais des ducs, il a de quoi satisfaire pleinement l’amoureuse de vielles pierres que je suis. Avec toutes ces activités, le séjour est passé à une vitesse phénoménale. Il est déjà temps de reprendre la route, et c’est le cœur serré mais l’esprit rempli de souvenirs délicieux que je quitte l’Alentejo, avec une seule envie : revenir passer quelques nuits magiques à la Pousada de Vila Viçosa.