Décidés à ne pas remettre aux chalandes grecques nos prochaines vacances, nous prenons la route de l’Italie pour un séjour placé sous le signe du luxe et de la détente. Au contraire du héros de L’Odyssée, notre voyage jusqu’à Latina n’a pas été perturbé par les nombreux obstacles de Poséidon, et c’est toute en sérénité que nous arrivons au Il Fogliano Hotel ****SUP, notre navire imaginaire pour ce voyage fabuleux. Doté seulement de dix-neuf chambres, nous avons la chance de faire partie de cette poignée de privilégiés à pouvoir embarquer. Notre vaisseau encore accosté sur les dunes protégées du parc national du Circé, nous sommes emportés dans un univers aquatique, avec les falaises escarpées qui plongent abruptement dans la mer Tyrrhénienne d’un côté, et les eaux calmes et planes du lac de Fogliano de l’autre.
Ce cadre idyllique en plein cœur de la Riviera di Ulisse me transporte dans la peau d’une Pénélope attendant des années durant sur l’île d’Ithaque le retour du fils de Sisyphe. A ceci prêt que je peux vivre ces moments précieux en compagnie de mon Ulysse, un peu comme si nous touchions à la fin de l’histoire et que le roi d’Ithaque avait enfin retrouvé sa bien aimée après dix années d’errance. Quelque peu fatigués par le voyage, nous montons sans plus attendre dans notre chambre Deluxe, après un accueil chaleureux et souriant de la réceptionniste. Le design est simple et élégant, s’accordant parfaitement avec le cadre naturel qui environne l’hôtel. Les murs d’un blanc éclatant et le mobilier clair aux lignes épurées nous transportent dans une ambiance zen et relaxante. Avec les canapés et draps gris-bleus et la grande fenêtre avec vue sur le bleu on ne peut plus pur de la mer et du ciel, nous nous sentons comme aux creux des vagues. Un peu comme si nous avions fait naufrage, à l’instar d’Ulysse avant d’être recueilli par Calypso. Alors que la nuit tombe, nous nous installons sur le balcon de notre chambre, pareil à la proue d’un bateau, pour contempler le coucher de soleil sur les étendues bleu marine. Rose, orange, pourpre, c’est toute la palette de couleurs qui défile sous nos yeux et se reflète sur les vagues argentées : des instants tout simplement magnifiques.
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous laissons tenter par un brunch au restaurant de l’hôtel. Nous savourons la bouteille de vin – offerte par VeryChic – et nous régalons des plats délicats et variés préparés avec passion par le chef. Nous ne pouvions espérer mieux avant de partir revivre la rencontre d’Ulysse avec la magicienne Circé, sur le promontoire du parc naturel de Circé où se situe notre hôtel. Ces voyages mythologiques nous ayant ouverts l’appétit, nous décidons de goûter aux mets raffinés du restaurant Il Vistamare de l’établissement le soir venu. Sucrés, salés, poivrés, pimentés, prononcés : c’est une explosion de saveurs dans notre bouche ! Sur la terrasse comme dans la salle, la vue est à couper le souffle : grâce aux baies vitrées donnant sur les étendues d’eau salée, nous avons l’impression de voguer sur les flots. Une fois encore, je ne peux m’empêcher de retracer les mésaventures du père de Télémaque, et plus particulièrement la fois où il échappa à la mort promise par les sirènes enchanteresses en pleine mer.
A la nuit tombée, nous aimons rejoindre le dernier étage du Il Fogliano Hotel ****SUP pour passer quelques instants sur son toit-terrasse. Pendant la journée, nous avons une vue panoramique sur toute la Riviera di Ulisse et lorsque le ciel est dégagé, nous apercevons même les Iles Potines ! Mais pour l’heure, nous nous relaxons dans le jacuzzi en admirant le ciel étoilé qui s’offre à nous. Et nous nous remémorons les visites de la région, de notre promenade dans le charmant jardin de Ninfa à la rencontre avec Dionysos lors d’une dégustation de vins dans les caves du Castelli Romani. Alors que le séjour touche à sa fin, je ne peux m’empêcher de repenser à la chanson de Brassens :
« Heureux qui comme Ulysse
a fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes années »
Car heureux, nous le sommes.